Pas moins de 16 Etats membres ainsi que la Norvège et la Suisse ont participé à l’échantillonnage. Résultats d’une action coordonnée visant à prendre la mesure de la falsification du miel d’importation à l’échelle de l’Union européenne (miel adultéré par l’adjonction de sucres).
La DG Santé et Sécurité alimentaire de l’UE et les pays participants ont collecté les données concernant la traçabilité des informations sur les exportateurs et les importateurs suspects. Des enquêtes ont été menées ensuite avec l’aide de l’Office européen de lutte anti fraude (OLAF) sur les lieux d’importation, de mélange et de conditionnement des lots suspects.
Sur 320 échantillons prélevés aux frontières de l’UE et analysés par le Centre commun de recherche de l’UE (JRC), 147 ont été suspectés d’être non conformes, c’est-à-dire 46%. Pour rappel, entre 2015 et 2017, une précédente opération de contrôle avait établi que 14% des échantillons analysés ne correspondaient pas à la définition du miel.
Echantillons par pays participant – Source JRC – EU
Pour le plan de contrôle, le JRC a appliqué des méthodes différentes, avec une capacité de détection améliorée, ce qui peut expliquer ce contraste. Au total, 123 exportateurs ont fait l’objet de contrôles dont 70 (57%) ont été signalés comme ayant exporté des envois de miel suspectés d’être frelatés avec des sucres externes. 95 importateurs sont concernés. 63 importateurs ont été impliqués dans l’importation d’au moins un envoi suspect, allant jusqu’à 100% de non-conformité pour un certain nombre d’entre eux. 44 autres opérateurs ont fait l’objet d’une enquête à ce jour, parmi lesquels 9 ont été sanctionnés.
.Sur la base de ces résultats, la Commission a appelé les opérateurs à un plan d’action immédiat pour remédier à la situation qui porte atteinte aux intérêts des consommateurs et met en péril la confiance des consommateurs, sape les chaînes de valeur alimentaires, crée une concurrence déloyale pour les producteurs et les opérateurs de l’UE et compromet la crédibilité des systèmes de contrôle alimentaire.
Les opérateurs en défaut ont été sanctionnés, les lots incriminés retirés du marché. Un rappel au respect de la réglementation communautaire a été fait à tous les opérateurs et une coopération a été mise en place avec les pays tiers pour agir sur les importateurs. Une avancée que le secteur apicole ne peut que saluer.
La Directive européenne sur le miel, toujours en cours de révision actuellement, permettra d’inclure des dispositions pour protéger encore mieux les intérêts des consommateurs et des producteurs honnêtes en imposant un étiquetage détaillé de l’origine géographique du miel.
La Commission a également invité les autorités nationales à renforcer les contrôles officiels dans le secteur afin de dissuader les pratiques frauduleuses et de continuer à sanctionner les auteurs de fraudes.
Sur la base de l’hypothèse que les sirops de sucre ajouté au miel sont propres à la consommation humaine, le risque pour la santé des consommateurs est considéré comme très faible par les autorités. Par contre, la falsification du miel avec des adjonctions de sucres met en péril la confiance des consommateurs. C’est préjudiciable aux opérateurs et à la réputation du miel.
Références :
Communiqué de presse de l’OLAF
DG Santé – Action européenne coordonnée « From the Hives » (Honey 2021-2022)