Dans la fiche précédente, nous avons traité les pollens operculés de Rosacées. Nous traitons ici les pollens non operculés, parmi lesquels nous trouvons deux groupes très importants : type Geum et type Sorbus.
Ces pollens présentent une sculpture très fine avec des stries peu contrastées. Ils peuvent présenter ou non des perforations entre les stries. Les images obtenues rappellent les dermatoglyphes ou empreintes digitales.
En général ces grains ont une taille supérieure à 25 μm. Dans ce groupe les dimensions sont d’ailleurs très variables. Ceci est probablement dû à la fréquence d’hybridation et à la polyploïdie de certaines espèces.
Pour la même raison, il est possible d’observer des grains de pollen tétracolporés.
Type Geum : Ces pollens, qui ressemblent beaucoup aux pollens du type Potentilla, n’ont pas d’opercule. Les marges des intercolpium sont bombées au niveau de l’équateur.
Geum urbanum (benoîte commune), plante herbacée vivace cosmopolite, est présente dans toute la France, généralement dans des friches, et au bord des chemins. Il s’agit d’une espèce nitrophile (elle préfère les sols enrichis en azote). Anciennement appelée « herba benedicta » en raison de ses propriétés médicinales, cette espèce a un intérêt apicole moyen. Elle fleurit de juin à août. Son pollen est jaune.
Type Sorbus : Ce groupe inclut de nombreuses espèces d’arbres fruitiers, telles que l’amandier, le prunier, le cerisier, le pommier, le pêcher, le poirier, le néflier, le cognassier, mais aussi des arbustes et plantes herbacées telles que le framboisier, la ronce, l’aubépine, le cotonéaster, la filipendule, le sorbier, ...
Les espèces appartenant au type Sorbus ont été séparées en groupes selon certains traits similaires, mais qui ne sont pas exclusifs mutuellement.
Parmi les plus importantes, nous pouvons citer :
Groupe Pyrus/Prunus/Malus/ Mespilus/Pyracantha/ Eriobotrya/ Cydonia/ Crataegus/ Amelanchier :
Pour démarrer la fructification de ces arbres fruitiers, les abeilles sont indispensables pour assurer une pollinisation efficace, car ces espèces ont besoin d’une pollinisation croisée. En récompense, ces arbres fournissent une quantité inestimable de nectar et du pollen de grande valeur nutritive.
On trouvera ces pollens dans la plupart des miels de printemps en tant que pollens isolés ou d’accompagnement. On peut trouver du miel de cerisier, d’amandier et de pommier dans quelques régions d’arboriculture européennes et d’Amérique du Nord. Pour les autres espèces, c’est plus rare.
Les miels produits par ces arbres sont couleur ambre, présentent une cristallisation fine, et ont en général un arôme fruité délicat.
En général, leur pollen est de taille moyenne, exine relativement épaisse (2-3 μm), striée, avec ou sans perforations entre les stries.
Parmi les arbres fruitiers à pépin, nous trouvons en première place Malus domestica (le pommier) Cet arbre, originaire d’Asie centrale, était déjà présent en Europe au Néolithique.
Sa floraison se produit notamment au printemps (avril - mai). Son pollen est gris-vert à jaune clair. Le miel monofloral de pommier est rare, car il fleurit trop tôt pour que les abeilles puissent stocker un surplus.
Le pollen de poirier (Pyrus communis) est gris-vert à jaune-gris. Sa floraison se produit dans la même période que le pommier.
Le genre Prunus comprend des arbres fruitiers à noyaux tels que l’abricotier (Prunus armeniaca), le prunier (P.domestica), l’amandier (P. dulcis), le pêcher (P. persica), et le griottier (P.cerasus), mais aussi des espèces sauvages comme le cerisier sauvage (P. avium), le prunellier (P. spinosa) le cerisier de Sainte Lucie (P. mahaleb), et des espèces d’ornement comme le laurier cerise (P. laurocerasus). Leurs pelotes de pollen ont une couleur qui varie selon l’espèce et la variété, avec une prédominance de couleurs brun-jaune clair à brun-jaune foncé.
L’amandier (Prunus dulcis) est le premier à fleurir. Il marque le début du printemps. Ceci est dû à son moindre besoin en heures de froid. Sa floraison est relativement fugace. Son pollen est marron clair.
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