Type Medicago sativa :
Ce type inclus quelques espèces du genre Medicago.
Plante vivace originaire des régions tempérées de l’Ouest de l’Asie, la luzerne (Medicago sativa) est très cultivée comme espèce fourragèregrâce à son important apport protéinique pour le bétail et à son système racinaire très développé, ce qui la rend très résistante à la sécheresse.
Vu son pouvoir de fixation de l’azote, cette espèce permet également d’améliorer la fertilité des sols.
Son intérêt apicole est relatif, car c’est une plante fourragère qui est communément coupée avant floraison. De ce fait, les pollens de luzerne se trouveront généralement comme pollens isolés dans le miel produit. Compte tenu que la luzerne a besoin d’une pollinisation croisée pour produire des semences, et que sa floraison se produit entre juin et septembre, sa culture pour la production de semences devient, dès lors, une ressource intéressante en apiculture.
La luzerne se caractérise pour avoir un mécanisme explosif de présentation du pollen au pollinisateur. Le pollinisateur chevauche la quille de la fleur et étend son proboscis entre l’étendard et la colonne stigmatique afin de butiner le nectar cumulé dans la colonne produit par le nectaire basal. Par l’action de son poids, le pollinisateur déloge la colonne stigmatique qui bondit vers l’étendard. Ainsi exposés, les étamines et le style entrent en contact avec la partie inférieure de la tête, thorax, ou abdomen selon le pollinisateur. Ce mécanisme a un effet désagréable sur l’abeille, laquelle apprendra à « voler » le nectar en le prélevant sur le côté de la fleur sans exercer aucune pression. De ce fait, seulement les jeunes abeilles non expérimentées peuvent assurer la pollinisation.
D’autres pollinisateurs sauvages comme différentes espèces de bourdon (Bombus sp.) et certaines abeilles sauvages (Andrena sp., Megachile sp.) permettent une pollinisation très efficace.
De couleur jaune pâle, le pollen de luzerne est tricolporé, de forme subcirculaire à prolate en vue équatoriale, et subtriangulaire en vue polaire. Il est de taille moyenne mais variable (entre 37-57 µm). L’exine est psilate-scabrate, relativement fine. Les columellae sont très fines et le cytoplasme est finement granuleux.
M. falcata, varia et prostata appartiennent également à ce type. M. lupulina, minima, et orbicularis présentent une exine microreticulée.
Pour finir, nous voudrions ajouter un mot sur le soja (Glycine max).
Plante oléagineuse annuelle exotique originaire de l’Asie Orientale, le soja est cultivé pour l’alimentation humaine et animale en Chine, Corée et Japon depuis au moins 5000 ans. Le soja a été introduit en France au 18ème siècle. Les premières cultures ont lieu au 19ème, puis c’est au 20ème siècle que sa culture se généralise notamment pour l’alimentation animale. Ainsi, la surface cultivée de soja en France est passée de 352 ha en 1973 à 163.800 en 2019, tandis que au Brésil elle est passée de 3.615.058 ha à 35,881,447 ha et en Argentine de 157.030 ha à 16.575.887 ha pour la même période. Son utilisation pour l’alimentation humaine se développe de plus en plus.
Le soja est une plante autogame qui fleurit au début de l’été (en France entre fin juin pour les variétés les plus précoces et début août selon la région et le climat). Elle produit du nectar, mais elle ne semble pas attirer beaucoup l’attention des abeilles. Des très rares cas de miels de soja ont été rapportés aux USA. Son pollen peut être présent en tant que pollen isolé dans des miels produits près des zones de culture.
Le pollen du soja est tricolporé rarement tetracolporé, de forme sphéroidale à prolate sphéroidale, de petite taille (18-23µm), exine psilée, colpi courts difficiles à observer, pores circulaires ou légèrement allongés avec annulus.
Bibliographie
Beug, H. J. 2004. Leitfaden der Pollenbestimmung für Mitteleuropa und angrenzende Gebiete. Verlag Dr. F. Pfeil. München. 542 pages.
Erdtman, G. 1952. Pollen Morphology and Plant Taxonomy. Angiosperms. The Chronica Botanica Co. Waltham, Mass., U.S.A.
Faegri, K. Iversen, J. 1989. Textbook of Pollen Analysis. Fourth edition. Alden press, London.
FranceAgrimer (Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation). 2017. La liste des plantes attractives pour les abeilles - Plantes nectarifères et pollinifères à semer et à planter.
Gyoung-Ah Lee, Gary W Crawford, Li Liu, Yuka Sasaki, Xuexiang Chen, « Archaeological Soybean (Glycine max) in East Asia : Does Size Matter ? », Plos One, vol. 6, no 11, 2011
https://www.apiservices.biz/fr/11-all/fr/bases-de-donnees/63-flore-apicole-mondiale-xls-344-ko
http://www.fao.org/faostat/fr/#data/QC
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_ de_plantes_mellifères_en_Europe -Lecompte, J. 1959. Premières observations sur le comportement des insectes pollinisateurs de la luzerne. Annales de l’Abeille 1959 (IV) : 277-284.
Maurizio A., Louveaux J.1965. Pollens de plantes mellifères d’Europe. Union des Groupements Apicoles Français, Paris, 148 pp.
Medina, L. (resp). 2014. Determinación y cuantificación de granos de polen de Soja (Glycine max) en miel de abeja (Apis mellifera) y su relación con el comportamiento de éstas, en óreas de cultivo cercanas a apiarios de la península de Yucatán. Ibforme final. Universidad Autónoma de Yucatán. Facultad de Medicina Veterinaria y Zootecnia. 117 pages.
Moore, P., Webb, J., Collinson, M. 1991. Pollen Analysis. Second edition. Blackwell Science.University Press, Cambridge, UK.
Punt, W., Hoen, P., Blackmore, S., Nilsson, S., Le Thomas, A. 2007. Glossary of pollen and spore terminology. Review of Palaeobotany & Palynology 143:1-81.
Reille, M.1992. Pollen et spores d’Europe et d’Afrique du Nord. Laboratoire de botanique historique et palynologie, CNRS Marseille. Edité par Louis-Jean, Gap, France. 520 pp. ; 1995 Suppl. 1, 329 pp. ; 1998 Suppl.2, 523 pp. ; 1999 Index, 243 pages.
Ricciardelli D’Albore, G. Mediterranean Melissopalynology. 1998. Istituto di Entomolgia Agraria. Universitá degli Studi di Perugia. 466 pages.
Sabot, J., Hardy, M.T. 1980. 150 plantes mellifères- culture, multiplication. La maison Rustique ; 95 pages.
Schweitzer, P. 2018 Analyse pollinique des miels : Les Fabaceae. Abeilles de France N° 1053, 1054, 1055, 1056.
Silberfeld, T., Reeb, C. 2016. Les plantes mellifères. Guide Delachaux. Delachaux et Niestlé. Paris. 255 pages.
Willmer, P. 2011. Pollination and Floral Ecology. Princeton University Press