Pollen Bonnes pratiques

Bonnes pratiques de récolte et de conditionnement du pollen

Christophe Gauthier et Jérôme Fourneaux ont présenté leurs méthodes de production de pollen à des échelles différentes lors du FOCUS Se diversifier.

https://vimeo.com/638574199/30c4fded3a

La trappe

Nous avons souligné la difficulté qu’il peut y avoir à choisir un bon matériel de récolte. Les trappes de plancher comme celles utilisées par Jérôme Fourneaux, le deuxième apiculteur producteur de pollen de notre séance FOCUS, sont très adaptées à de grosses productions incluant par exemple des pratiques de transhumance pour récolter du pollen monofloral. Très souvent, elles sont produites par les apiculteurs eux-mêmes qui identifient très bien leurs besoins, sur base de l’expérience. Les apiculteurs doivent sont souvent être bricoleurs.

Pour de plus petites productions, les trappes d’entrée de ruche de bonne qualité sont suffisantes. Elles seront placées, sans panier ni grille, bien avant la récolte, pour que les abeilles soient habituées à leur présence. Certains apiculteurs les placent au tout début de la saison. Etienne Bruneau a évoqué les trappes roumaines qui ont fait l’objet d’un achat groupé au CARI il y a quelques années.


La firme italienne Quarti met aussi sur le marché des trappes simples d’utilisation, équipées d’une grille anti-frelon. Quel que soit le choix, l’important est l’étanchéité de la trappe !

https://www.youtube.com/watch?v=E1p1BoBXWJY&t=3s

La fréquence de la récolte

Le pollen est très sensible à l’humidité. La récolte dépend fortement des conditions climatiques. Si Jérôme Fourneaux a parlé d’une fréquence de relevé de 3 jours, il faut bien rappeler qu’il utilise des trappes de plancher, c’est-à-dire des trappes relativement à l’abri des intempéries et de la circulation de petits rongeurs, avec un panier de bonne contenance. Ce type de trappe est indispensable à un producteur qui pratique, en outre, la transhumance. Avec des trappes d’entrée, il faut relever tous les jours. Elles sont plus exposées à l’humidité, susceptibles d’attirer la curiosité des souris et le volume du panier est plus restreint.

Le tri de la récolte

Le tri du pollen est capital pour retirer la moindre impureté (poussières, débris d’abeilles…). Il est réalisé très vite après la récolte, manuellement ou avec un tarare ou un trieur à pollen selon le volume de la production. Pendant la soirée, Christophe Gauthier a évoqué les mycoses c’est-à-dire les momies de couvain plâtré. Il est clair qu’il n’est pas conseillé de produire avec des colonies atteintes d’ascosphérose. Rappelons qu’il s’agit d’une maladie fongique et que le pollen est un produit délicat.

https://www.dailymotion.com/video/x10s4co

Le conditionnement

Pollen sec ou surgelé ? Question de qualité. Le pollen sec conserve moins de qualités nutritives que le pollen surgelé. Il nécessite également un séchage dans de bonnes conditions. Le conditionnement du pollen est plus qu’un détail technique. C’est une étape capitale pour la conservation du produit de la ruche probablement le plus sensible. Sa teneur importante en protéines, lipides, sucres et en enzymes en font un produit « à risques » s’il n’est pas récolté et conditionné dans de bonnes conditions. Des moisissures peuvent vite se développer et Il faut être intransigeant sur la qualité du produit pour ne pas risquer de problèmes sanitaires. Ce point mérite assez d’attention pour que nous y revenions en détail. Il est impératif que les apiculteurs connaissent bien le pollen pour bien le produire.

Gare aux contaminants !

Récolter du pollen ne se fait pas sans tenir compte de la qualité de l’environnement de production. Certaines zones sont à éviter comme les zones de production métallurgique ou sidérurgique, la proximité des incinérateurs, les zones trop densément peuplées ou les sites de production agricole intensive.

La prophylaxie

C’est un point capital. Tout ce qui entre en contact avec le pollen récolté doit être irréprochable : les trappes, les contenants dans lesquels le produit est transporté, le local de conditionnement, les pots, etc. Les trappes ne seront pas posées au sol, ni raclées avec un lève-cadre, ni utilisées dans un état de propreté douteux. Hygiène et précautions avant tout !

Enfin, un point très important a été abordé et méritera un développement plus large : la lecture de la colonie à travers les activités remarquées à la trappe à pollen, incluant la question de la reine, de l’essaimage et de la force de la colonie.