Qui sont les apiculteurs bretons ?
Les apiculteurs bretons sont répartis dans les 4 départements qui constituent la région Bretagne : l’Ille-et-Villaine, les Côtes-d’Armor, le Morbihan et le Finistère. C’est dans le Finistère que se trouve le plus grand nombre d’entre eux mais aussi le plus grand nombre de ruches et le plus grand nombre d’apiculteurs de plus de 50 ruches déclarées en 2021 selon les chiffres publiés par l’ADA Bretagne. Ce n’est donc pas un hasard si le congrès Beecome a été organisé à Quimper. Vous trouverez dans la carte ci-dessous les chiffres de la déclaration des ruches 2021.
On remarquera que, comme en Belgique, l’apiculture de loisir domine. 5 % des apiculteurs détiennent plus de 50 colonies c’est-à-dire 58 % des colonies de Bretagne. On trouve parmi eux un grand nombre de pluriactifs, des apiculteurs qui font de l’apiculture un revenu complémentaire et qui ont une autre activité économique à côté. Les apiculteurs professionnels (plus de 200 colonies déclarées) sont 73 au total [1].
L’organisation de la filière apicole en Bretagne
Les apiculteurs bretons professionnels et pluriactifs bénéficient des conseils et services d’une Association de Développement Apicole (ADA Bretagne). 3 collèges siègent au sein de l’ADA : le collège des structures apicoles, le collège des apiculteurs professionnels et le collège des structures partenaires.
Les syndicats apicoles départementaux siègent au sein du collège des structures apicoles : le Syndicat l’Abeille Bretonne 22 (http://abeille22.fr/), l’Abeille finistérienne (http://abeille-finisterienne.fr/), le Syndicat des apiculteurs d’Ille-et-Villaine et de Haute Bretagne (http://apiculture35.fr/) et le Syndicat des apiculteurs du Morbihan (https://syndicat-apiculteurs-morbihan.jimdo.com/).
L’ADA Bretagne représente la filière apicole bretonne au sein du GIE Élevages de Bretagne (https://www.gie-elevages-bretagne.fr/), une organisation régionale interprofessionnelle qui a pour objet de mettre en œuvre des programmes d’actions techniques et économiques en faveur des filières d’élevage bovin, ovin, caprin et apicole.
À la suite d’un groupe de réflexion de l’ADA Bretagne, une toute jeune association a été créée en 2021 pour valoriser le travail d’apiculteurs bretons professionnels. « Les miels de Bretagne », nom de cette association (https://www.lesmielsdebretagne.fr/), est une marque qui fédère un groupe d’apiculteurs s’engageant à commercialiser des miels régionaux dans une démarche de qualité et de traçabilité.
Signalons enfin l’existence du Syndicat des apiculteurs professionnels de Bretagne (SAPB - https://www.apipro-ffap.fr/sapb) qui émarge auprès de la Fédération française des apiculteurs professionnels, un syndicat apicole.
L’organisation sanitaire
Du point de vue de la politique sanitaire, le GDS Bretagne (Groupe de défense sanitaire) inclut un GDS apicole (https://www.gds-bretagne.fr/section/apicole/) qui permet aux adhérents d’agir en commun sur le plan sanitaire. Cela permet de recevoir des conseils mais aussi de participer à des commandes groupées de produits vétérinaires de traitement contre varroa à tarif préférentiel. Il existe des GDS apicoles départementaux qui communiquent au niveau local et assurent le suivi et l’amélioration de l’état sanitaire des colonies. Les GDSA organisent des formations (journées thématiques de formation ou ruchers écoles), des journées de conseil et d’information et peuvent également participer à des campagnes d’information grand public sur l’importance de la qualité de l’environnement pour la santé des abeilles par exemple. Leur rayon d’action touche tout ce qui a un rapport avec la santé des abeilles : varroa, maladies de l’abeille, frelon asiatique (particulièrement problématique en Bretagne), cire, élevage… Il existe un GDSA par département : le GDSA des Côtes d’Armor (https://gdsa22.bzh) ; le GDSA du Finistère (https://gdsa29.fr) ; le DGSA d’Ille-et-Villaine (https://gdsa35.free.fr) ; le GDSA du Morbihan (https://gdsa56.fr).
Le conservatoire de l’abeille noire bretonne
L’Association Conservatoire de l´Abeille Noire Bretonne (ACANB-https://abeillenoireouessant.bzh/) repose essentiellement sur du bénévolat et des dons privés. L’association protège le patrimoine génétique de l’abeille noire d’Ouessant contre vents et marées. Malgré le caractère insulaire du conservatoire, le frelon asiatique a été repéré pour la première fois en septembre 2016. Un simple voyage en bateau. La mairie d’Ouessant a pris les choses en main et organise la lutte. Les nids, en position basse par manque d’arbres, posent un problème de santé publique sur l’île. Autre fléau, sans doute bien plus dommageable encore pour le conservatoire, varroa a été introduit (volontairement ou pas) sur Ouessant en 2021 et avec lui son lot de problèmes sanitaires. La lutte contre varroa signe sans doute la disparition du petit commensal des abeilles qu’est Braula coeca qui survivait naturellement sur l’île sans dommages pour les abeilles.
Le miel en Bretagne
Outre la production de miels polyfloraux à base principalement de noisetier, saule, colza et pissenlit en début de saison ou de châtaignier, ronce et trèfle en été, il existe une production de miels monofloraux assez caractéristiques du terroir breton. La Bretagne est connue pour son miel de sarrasin et son miel de bruyère. Dans les deux cas, il s’agit de miels très typés, aux arômes très prononcés, souvent plus riches que la moyenne en antioxydants. De vrais miels de connaisseurs !
Belle rencontre !
Jean-Luc Hascoët a été l’une des chevilles ouvrières du congrès d’apiculture de Quimper. Nous avons été particulièrement heureux de faire sa connaissance puisqu’il fait confiance à notre laboratoire d’analyses depuis de nombreuses années. Jean-Luc est apiculteur professionnel à Cast dans le Finistère. Il a travaillé cinq années au service de l’abeille ouessantine avant de développer son propre cheptel et devenir professionnel en créant avec son épouse Thuy la Miellerie du Steïr. Leur miel de sarrasin a été primé au Concours des miels de France organisé par l’UNAF en 2021. Jean-Luc et Thuy Hascoët produisent en outre des miels monofloraux de ronce ou de châtaignier mais savent aussi très bien valoriser la palette de leurs miels de printemps et d’été. Personnellement, nous avons eu un coup de cœur pour le miel de bruyère du bord de mer…