De nos jours, tous les apiculteurs sont conscients de l’importance d’élever des reines et surtout de constituer un stock important de ruchettes, que ce soit pour palier d’éventuelles pertes hivernales, ou tout simplement pour tenter de satisfaire une demande toujours croissante en colonies (voir Actu-Api n°33, « Les ruchettes, moteur de l’apiculture »).
De nombreux modèles de ruchette sont présents sur le marché : en bois et surtout en polystyrène. Il est vrai que ce dernier matériau offre une isolation parfaite pour les petites colonies et est d’une légèreté et d’une maniabilité sans pareilles. Cette ruchette a malheureusement un gros défaut, principalement dû, justement, à son matériau ; le polystyrène manque en effet de solidité et se dégrade rapidement après un nombre restreint de saisons. De plus, il est une cible facile pour nos pics qui ne manquent jamais d’y forer de gros trous afin de déloger quelques abeilles en guise de pitance hivernale !
Comme je suis dans la réflexion d’une standardisation du rucher, je me suis dit que transformer mon modèle de ruche de production 10 cadres en double ruchette 2 X 5 cadres serait une bonne idée. Rien n’empêche également d’utiliser ce système avec d’autres modèles de ruche comme la Dadant 12 cadres qui offre même plus de place que la classique 10 cadres.
Le système d’écarteurs dont je parlais dans mon premier « Fait maison », me permet d’utiliser l’espace réservé au 11ème cadre pour le convertir en cloison. C’est le point le plus important du bricolage ; il n’est en effet pas nécessaire de faire un dessin pour expliquer les effets désastreux qu’aurait une cloison non-étanche aux abeilles… Il faut donc que les découpes soient précises et soigneuses afin d’épouser parfaitement le profil de la ruche. La cloison est insérée de force dans la ruche et tient d’elle-même, mais 2 vis fixées au travers du plancher en assure encore davantage le bon positionnement.
Chaque compartiment reçoit son propre couvre-cadres qui autorise les manipulations sans déranger le compartiment voisin. Chaque demi couvre-cadres est muni de son propre trou de nourrissement.
Une attention particulière doit également être apportée aux portes d’entrée afin de minimiser les échanges d’abeilles des 2 colonies cohabitantes. Pour ce faire, j’ai modifié les portières d’origine en les utilisant en position fermée et en y découpant de petites entrées individuelles à chaque extrémité. Les aérations entre les découpes sont bouchées à l’aide d’un adhésif costaud (type collant aluminium) afin de parfaire l’isolement de chaque colonie. Des demi-portières de couleurs différentes peuvent remplacer avantageusement ce montage en offrant une aide pour l’orientation des butineuses.
J’utilise ce système depuis un certain nombre d’années et j’en suis pleinement satisfait. Le développement des colonies est tout à fait normal, les 2 essaims voisins se chauffent mutuellement en hiver (blocs de chaleur) et en cas de nécessité, une hausse peut-être provisoirement ajoutée aux 2 colonies avec, bien entendu, utilisation obligatoire de la grille à reine !
Seul petit inconvénient, les déplacements, parfois nécessaires, ne peuvent se faire que par duo de ruchettes, ce qui complique certaines manipulations.
Fredéric Calmant
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