Révision de la Directive Miel et adaptation de l’étiquetage des miels pour une plus grande traçabilité

Mardi 30 janvier 2024, les deux législateurs de l’Union européenne, le Parlement et le Conseil, sont parvenus à un accord politique sur des règles concernant la composition, la dénomination, l’étiquetage et la présentation de certaines denrées alimentaires parmi lesquelles se trouve le miel.

Le marché international du miel est frappé de suspicion avec des miels frauduleux importés sur le marché interne de l’UE. Pour lutter contre ces fraudes et mieux informer les consommateurs sur les produits qui se trouvent dans les rayons des supermarchés, un accord a été trouvé pour que l’étiquetage soit plus transparent. Aujourd’hui, dans le cas des miels issus de mélanges, seule les mentions UE ou Non UE se trouvent sur les pots. Après la mise en application de la nouvelle Directive, le nom du produit sera assorti de la mention des pays de provenance du miel. Les pourcentages de miel provenant des quatre premiers pays d’origine au moins devront également être indiqués. Si cela ne représente pas plus de la moitié du miel total, les pourcentages devront être indiqués pour tous les pays.


Afin de limiter encore la fraude, la Commission européenne a proposé l’usage d’un code d’identification unique ou d’une technique permettant de retracer le miel jusqu’aux apiculteurs. En outre, une plateforme européenne d’experts devra être mise en place pour recueillir des données afin d’améliorer les contrôles, détecter les modifications du miel et fournir des recommandations pour un système de traçabilité européen permettant de remonter jusqu’au producteur récoltant ou à l’importateur.

Concernant le flux législatif, l’accord doit encore être ratifié par le Parlement et le Conseil, puis la nouvelle Directive sera publiée au Journal officiel de l’UE et entrera en vigueur 20 jours plus tard. Les pays de l’Union auront 1 an 1/2 pour intégrer la législation dans le droit des différents pays et 6 mois pour la mise en œuvre concrète de la nouvelle loi.

La nouvelle législation sur l’étiquetage des miels constitue un réel progrès très attendu par le secteur apicole en Wallonie mais aussi en Europe plus globalement. Cet outil sera utile pour permettre aux consommateurs de bien distinguer les miels d’importation vendus à bas coût sur les marchés nationaux par la grande distribution et les miels de producteurs locaux. Il faudra entamer un travail d’éducation des consommateurs pour bien expliquer la qualité des mélanges de miel d’importation et celle des miels de petits producteurs. C’est cet argument qualitatif que le CARI défend depuis longtemps.