Dans le cadre du programme européen Miel, nous avons mis en place un réseau de suivi sanitaire réparti dans toute la Wallonie, qui enregistre les mortalités naturelles de varroas et qui effectue certains essais de traitements. Chaque année, lors de la journée de fin janvier à Namur, l’analyse des données transmises par ce réseau est présentée.
Un groupe de travail "sanitaire" se réunit quatre fois par an (mardis les plus proches des solstices et des équinoxes) au CARI pour dresser le bilan de la situation.
!!!Mortalités naturelles de Varroa destructor
On a pu dresser des cartes comme celle de l’évolution des mortalités naturelles durant plusieurs années. Cette évolution varie d’une année à l’autre, mais nous avons constaté que les chutes deviennent significatives à partir du mois de juin ou de juillet et qu’elles peuvent être très importantes en août.
Avant juin, si les varroas tombent en nombre (plus de dix par jour), il faut vérifier la ponte de la reine car il est fort possible que la ruche soit en fièvre d’essaimage. Si le couvain est normalement développé, il faut réfléchir à un traitement dès le mois de juin.
En juillet, le nombre de varroas peut également augmenter fortement. Ce phénomène est principalement observé les années au climat défavorable (froid et pluvieux) provoquant des réductions importantes de la ponte. Avant la production d’abeilles d’hiver, il faut réaliser un traitement si le nombre de varroas morts en un jour dépasse les 50.
Chaque apiculteur qui réalise des comptages peut transmettre ses données au CARI. Ces informations sont très utiles pour l’ensemble des apiculteurs. Nous avons préparé une feuille Excel qui vous facilite le travail d’encodage. Avant de nous renvoyer par mail vos données, nous vous demandons simplement de personnaliser son nom. Par exemple, si votre nom est Jean Dupont, le tableur « Suivi_Vd.vos_initiales.08.xls » sera enregistré sous le nom « Suivi_Vd.JD.08.xls ».
Aujourd’hui, si plusieurs apiculteurs réalisent encore des comptages (voir carte), le travail a cependant évolué car plusieurs d’entre eux ne réalisent plus des traitements que lorsque les colonies présentent des symptômes cliniques liés à la présence de virus (ailes déformées ?). Les colonies suivies ont été remérées avec des reines sélectionnées pour leur plus grande tolérance. Elles sont évaluées sur base du développement des varroas dans les colonies suivies.
!!!Traitements
Dans le cadre du réseau de surveillance, plusieurs apiculteurs réalisent des comptages réguliers durant les traitements et effectuent un traitement de contrôle avec un autre produit. Ces données nous permettent de vérifier l’efficacité des produits agréés.
C’est ainsi que nous avons pu mettre en évidence que le Thymovar a moins d’efficacité en présence de couvain ouvert (larves avant operculation). Sur une courte période, l’efficacité du produit est tout à fait insuffisante. Un traitement de longue durée avec une double application est dès lors indispensable.
Les traitements en présence de peu de couvain sont dès lors plus efficaces. Avec les produits à base de thymol, il faut cependant veiller à ce que la température soit supérieure à 15°C.
l’analyse en détail de l’évolution des mortalités de varroas lors d’un traitement permet de mettre en évidence l’incidence d’opérations comme le nourrissement ou toute autre opération qui génère une activité plus importante des abeilles.
Vous devez vérifier si un traitement sur les colonies en absence de couvain ne doit pas être réalisé. Il faut hiverner vos colonies avec moins de 50 varroas.
!!!Au jour le jour
Les données transmises par les apiculteurs et obtenues dans les ruchers du CARI nous permettent également d’informer rapidement les apiculteurs sur les périodes à risque au niveau de leur rucher. Certains messages d’alerte peuvent ainsi être lancés par le biais des brèves.